« Quand un médecin, un dirigeant, un entraîneur vous affirme : ''dans mon sport, le dopage ne sert à rien'', vous avez affaire soit à un incompétent ou plus vraisemblablement à un menteur... » À quelques heures du début de la Coupe du monde en Russie, dans un entretien choc accordé au dernier bulletin de Legisport (n° 132, juillet-août 2018), le Docteur Jean-Pierre de Mondenard lance un nouveau pavé dans la mare. Pour lui, « la lutte antidopage ne fonctionnera pas tant que les fédérations en auront la charge ».
« Tant que les fédérations sportives auront la charge d'éradiquer la triche biologique, la lutte ne fonctionnera pas. Connaissez-vous un jury d'assises sélectionné parmi les membres de la famille de l'accusé ? Connaissez-vous un patron d'entreprise qui soit aussi délégué syndical ? Non, ce n'est pas possible ! Mais dans le sport, c'est le cas. Les fédérations veulent garder la main. »
« Les grandes fédérations, telles que celles de football, rugby, tennis, cyclisme – comme elles ne peuvent pas communiquer sur le nombre extrêmement faible des cas positifs enregistrés par leur organisation antidopage – se répandent dans les médias pour marteler qu'elles ont le programme de surveillance le plus performant de la planète sportive. »
« Il est aveuglant que ce n'est pas le CIO, l'AMA ou les fédérations internationales qui vont éradiquer le fléau. Le conflit d'intérêts est omniprésent. Il faut se rapprocher d'un organisme comme l'OMS et confronter les idées d'experts indépendants [comme] l'Italien Sandro Donati et (...)l'Allemand Werner Franke. »
Pour en savoir plus :
- « Tuer » le dopage et combattre la triche, n° 132 de Legisport (juillet-août 2018), pages 2 à 5.
- Comptes rendus de la commission d'enquête sur la lutte contre le dopage (jeudi 14 mars 2013)
- Mondial-2018 : le football, ce sport hermétique aux scandales de dopage (article)
- Documentaire Plus vite, plus haut, plus dopés (ARTE, 2016) (vidéo)
