L’année 2012, qui s’annonce riche en évènements sportifs (Euro et Jeux olympiques de Londres en tête), vient de débuter. Je vous invite néanmoins à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour une petite session de rattrapage. Et oui, il se trouve qu’en 2011, j’ai zappé certaines infos, plus ou moins croustillantes, estampillées « Sport et Nationalité ».
Angleterre : Le papy irish de Jermaine Pennant
8 mars 2011. Considéré comme l’un des grands espoirs du football anglais au début des années 2000, le milieu offensif de Stoke City (28 ans) n’a jusqu’ici jamais été appelé chez les Three Lions. La faute à son irrégularité chronique, son penchant pour l’alcool et les soirées londoniennes. Mais comme son grand-père est irlandais, il déclare à la BBC : « Je ne suis plus tout jeune, et j’aimerais jouer des matchs internationaux avec l’Angleterre ou l’Irlande. J’aurais adoré jouer pour l’Angleterre, mais ça n’est jamais arrivé. Qui peut dire que l’Irlande ne peut pas jouer la prochaine Coupe du monde ? Si je pouvais alors faire partie de l’équipe d’Irlande, ce serait merveilleux ».
Portugal : Cristiano Ronaldo transféré en équipe d'Espagne ?
1er avril 2011. « Affaibli par la dette et sous le choc après la dégradation de la situation du crédit, le ministre des finances portugais a obtenu l’accord du footballeur le mieux payé de la planète pour sauver son pays, au bord de l’effondrement économique. Dans une transaction que certains observateurs voient comme ‘‘un risque pouvant conduire à la destruction de la Coupe du monde’’, Cristiano Ronaldo a, dans ‘‘un geste patriotique’’, donné son accord pour être vendu à l’Espagne contre 160 millions de livres (…) Le Premier ministre portugais José Socrates estime que ce transfert est un symbole fort de la détermination du Portugal à lutter contre la crise », écrit le quotidien britannique The Independant. Evidemment, cette info était un gros ‘‘Poisson d’avril’’!
Belgique : L’appel du pied de Franck Berrier
2 mai 2011. Le milieu offensif français du Standard de Liège (27 ans) lance un appel du pied à Georges Leekens et Marc Wilmots, respectivement sélectionneur et entraîneur adjoint de la Belgique. « Etant en Belgique depuis trois ans, je suis prêt à effectuer le grand saut, à entamer une procédure de naturalisation. Mais je n'entreprendrai les démarches administratives que si Georges Leekens et Marc Wilmots me font savoir qu'ils sont disposés à m'accueillir parmi eux (…) Je suis très intéressé par la perspective de porter le maillot noir-jaune-rouge mais le sont-ils aussi ? C'est la question que je pose. Si c'est le cas, qu'ils me fassent signe et j'irai jusqu'au bout du chemin », confie Franck Berrier au Standard Magazine.
Taïwan : Xavier Chen repéré sur… jeu vidéo
Quand le virtuel inspire le réel… Un soir d’octobre 2009, Ginola Chen, directeur des relations publiques de la fédération taïwanaise de football (CTFA), en jouant en ligne à FIFA, s’aperçoit qu’un joueur du jeu vidéo a le même patronyme que lui. Alors forcément, ça l'interpelle. Son nom ? Xavier Chen. Il pense alors que ce dernier a été créé de toute pièce par d’autres gamers. Mais une rapide recherche sur le net lui apprend le contraire. Ce Xavier Chen existe vraiment ! Né en Belgique d’une mère française et d’un père taïwanais, il sévit comme latéral droit au FC Malines et a été capitaine des moins de 19 ans belges. Ginola Chen décide de prendre contact avec le joueur pour savoir s’il serait éventuellement prêt à défendre les couleurs de Taïwan. Après une période de réflexion - la Chine l’a également sondé -, Xavier Chen acquiesce. Il obtient la nationalité taïwanaise fin juin et effectue ses débuts internationaux contre la Malaisie (3-2), le 3 juillet 2011. Mieux, c’est même lui qui a inscrit le but de la victoire sur penalty à la 75e minute !
Slovaquie : Karim Guédé Repre-sente !
Né en Allemagne d’une mère togolaise et d’un père français, Karim Guédé (27 ans) devait participer à la Coupe du monde 2006 avec les Eperviers du Togo. Sauf que… Evincé dans des circonstances controversées de la liste des 23, il atterrit ensuite en Slovaquie. L’actuel défenseur ou milieu récupérateur du Slovan Bratislava « a obtenu [en juillet 2011] la nationalité [du pays] et fait [désormais] les beaux jours [de son club et de la Repre] », la sélection slovaque (Source : fifa.com).
* Fils du technicien Jacques Bida.
Athlé : Une Sénégalaise menace de changer de nationalité
28 août 2011, Daegu (Corée du Sud). Eliminée en demi-finale du 400m des Mondiaux, la Sénégalaise Ndèye Fatou Soumah lâche à l’issue de sa course : « Même si c’est en Afrique, je suis prête à changer de nationalité. Parce que ça ne va plus avec le Sénégal (…) Je suis prête, aujourd’hui même, à prendre une autre nationalité dés qu’un autre pays me le propose. Parce qu’au Sénégal, les choses sont devenues nulles. C’est zéro ! » Un manque de soutien moral et financier serait à l’origine de son ras-le-bol. (Source : sudonline.sn).
Rugby : Polémique sur ces Japonais… pas très bridés !
10 septembre 2011. France-Japon, match de poule de la Coupe du monde de rugby. Les Nippons, qui comptent dix joueurs nés hors de l’archipel dans leur effectif, donnent du fil à retordre aux Bleus (47-21). A l’image des joueurs de Marc Lièvremont, les commentateurs de TF1 semblent être rentrés petitement dans le Mondial. « A la fin, on avait le sentiment qu'ils étaient là pour décerner des certificats de nationalité japonaise. Tout cela donnait la désagréable impression qu'à leurs yeux, un Japonais se doit nécessairement d'être de petite taille, avoir les yeux bridés et porter un nom qui doit nécessairement se terminer en "ka" ou en "ko"... », s’indigne Bruno Roger-Petit sur son blog. Et oui, dans le monde de l’ovalie, pas besoin d’avoir la nationalité de la sélection pour laquelle on joue ! « En rugby, on considère que la nationalité d'un joueur ne doit pas être une entrave à l'expression de son talent en sélection. Pour autant, et parce que la représentation d'un pays ne peut se faire que si certains liens étroits ont été tissés avec lui, il doit tout de même avoir des liens suffisants avec le pays dont il portera les couleurs », explique Tatiana Vassine, avocate à RMS Avocats, cabinet spécialisé dans le sport, à Rue89.
Belgique : La pique de Dante
30 novembre 2011. Lorsqu’il évoluait en Belgique, entre 2006 et 2008, le défenseur brésilien du Borussia Mönchengladbach (28 ans) avait introduit une demande de naturalisation dans le but de devenir Diable Rouge. Mais celle-ci n’a finalement rien donné. « Il aurait fallu que je reste encore près d’un an en Belgique, ou en tout cas que je rentre mon dossier plus tôt. Je n’ai plus aucune chance. J'en aurais peut-être eu une si l’Union Belge avait un peu bougé. Je sais que les naturalisations ne sont pas, au départ, une mission des fédérations. Mais dans certains pays, elles donnent un coup de pouce. Normalement, il faut sept ou huit ans pour obtenir la nationalité israélienne, par exemple. Un footballeur argentin qui jouait dans ce pays l’a reçue après deux saisons parce que le coach fédéral israélien le voulait absolument. Moi, je m'imaginais à la Coupe du Monde au Brésil avec les Belges », explique Dante Bonfim dans SportFootMagazine.
Cameroun : Thierry Fidjeu devient équato-guinéen
Lassé d’attendre un appel des Lions Indomptables, Thierry Fidjeu Tazemeta, l’attaquant de Konyaspor (29 ans), a pris la nationalité équato-guinéenne en début d'année et devrait participer à la CAN 2012 avec le Nzalang Nacional. Plusieurs autres joueurs naturalisés figurent dans cette sélection : le Brésilien Danilo Emmanuel, le Camerounais Narcisse Ekanga, le Libérien Lawrence Doe, etc.
Pour en savoir plus :
- Interview de Thierry Fidjeu sur Footafrica365.fr